Résultats des premiers essais de « TwinDragonFly » avec une transmission série

Sur plus de 250 km entre Tarbes et Foix – Prat d’Albis nous avons testé pour la toute première fois sur route le concept de transmission série 100 % électrique. Les pédaliers ne sont plus liés par des organes de transmission mécanique à la roue arrière, ils entraînent une génératrice synchrone produisant de l’énergie électrique qui vient s’ajouter à la charge solaire des batteries.

Départ de Tarbes le lundi 3 juin à 10h30 avec quelques gouttes de pluies sous une météo menaçante. Heureusement à partir de Mirande, le soleil revient et charge nos batteries à profusion. Arrivé à Auch pour la pause casse-croûte autour de 13h30 avant de repartir pour Toulouse 2 heures plus tard. Nous arriverons dans la ville rose à 19h30 sans encombre, nous réussissons à éviter le piège des embouteillages à la sortie des usines de l’Aérospatiale.

La trace GPS de cette première étape.

Analyse des données

  • Distance : 160 km
  • D+ : 1450 m
  • D- : 1520 m
  • Vitesse moyenne : 26,5 km/h
  • Consommation moteur : 2954 Wh soit 18,6 Wh/km
  • Production électro-musculaire de l’équipage (Yann + Bernard) : 842 Wh
  • Production électro-solaire : 1908Wh

Le plus intéressant c’est qu’en soustrayant notre production électro-musculaire à la consommation moteur nous arrivons à une consommation nette de 13, 2 Wh/km à rapprocher de notre consommation moyenne sur le Suntrip 2018 qui était de 11,8 Wh/km.
On constate donc une perte de rendement de seulement 12 % par rapport à une transmission mécanique classique (plateau, chaîne, dérailleur, variateur ou boite de vitesse).
Sachant qu’il s’agit d’un tout premier prototype de générateur fabriqué de bric et de broc avec des moteurs brushless montés en générateurs et uniquement piloté par un contrôleur PhaseRunner avec simplement une programmation un peu particulière du mode régénération variable. Un simple potentiomètre nous permettait juste de fixer la puissance mais sans l’asservir, j’ai pas eu encore le temps de programmer le PID, ça devrait être fait dans les prochaines semaine

Ascension du Prat d’Albis sous le deluge

  • distance : 12 km
  • dénivelé : + 809 m
  • durée : 51 mn
  • vitesse moyenne : 13,85 km/h
  • consommation moteur  : 1091Wh soit 91 Wh/km
  • Production électro-musculaire de l’équipage (Yann + Bernard) : 211 Wh en 51 mn soit 254 Wh en 1 heure
  • Production électro-solaire : 22 Wh (oui c’est bien ça sous le déluge et dans le brouillard)
  • En soustrayant notre production à la consommation du moteur nous arrivons à une consommation nette de 73 Wh/km pour une vitesse moyenne de 13,85 km/h et un dénivelé positif de 809 m.

Ressenti

Sur le plat, le ressenti n’est pas encore aussi agréable que celui d’une transmission mécanique. Le manque d’inertie du dispositif explique en partie ce désagrément. Les plateaux ovoïdes que j’ai testé pour l’occasion n’atténuent que très légèrement ce phénomène. Les prochaines étapes de la mise au point porteront essentiellement sur l’atténuation de ce phénomène.

Par contre sur la montée du col du Prat d’Albis le ressenti est bien meilleur. Une fois la puissance et la fréquence de pédalage bien câlées, c’est super régulier, les variations de pourcentages passent totalement inaperçues. On a l’impression d’une vraiment bonne efficacité.

L’efficacité du moyeu Rolhoff est encore plus impressionnante sur ce genre de profil surtout avec un engin comme le notre : une masse de 280 kg sur des pentes à plus de 10 %.

Et la suite

J’espère bien arriver sur de longues étapes (au delà de 10h de pédalage par jour) rivaliser voire même dépasser ce que l’on peut obtenir avec une classique transmission mécanique.

On va bosser très, très sérieusement sur l’asservissement…… et habituer le corps et la « tête » à ce nouveau mode de pédalage. Je pense qu’il faudra entre 3000 et 4000 km pour être au point physiologiquement, un peu comme ça a été le cas pour arriver à être performant en vélo couché lorsque j’ai délaissé mon vélo « droit ».

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